La Défense, le 4 novembre 2024,
L’environnement est le défi du siècle et les enjeux sont majeurs en France notamment pour le secteur du bâtiment. Responsable de près de la moitié de la consommation énergétique nationale et de 23 %* des émissions de gaz à effet de serre, il est primordial qu’il réduise son impact carbone conformément aux engagements européens, en priorisant l’éradication des passoires énergétiques, qui concernent plus de 15 %** des logements. En parallèle, le secteur du bâtiment doit assurer sa pérennité face à une crise qui perdure (baisse du pouvoir d’achat, instabilité politique), ayant déjà causé la perte de 25 000 postes depuis 2023.
Massifier la rénovation thermique des bâtiments est le principal défi du secteur, nécessitant un climat institutionnel de confiance et de stabilité pour encourager les Français à s’engager pleinement. Face à l’efficacité relative de la politique de soutien menée jusqu’à présent, et dans la continuité de sa lettre ouverte adressée au Président de la République en janvier dernier, l’UFME (Union des Fabricants de MEnuiseries) se mobilise.
Dans le cadre des débats autour du projet de loi finances 2025, l’UFME adresse aux décideurs publics son Manifeste structuré autour de trois propositions majeures, complémentaires et facilement applicables pour soutenir la rénovation thermique en vue de la massification des travaux d’amélioration énergétique des logements. Ces propositions répondent à trois principes – simplification, accompagnement et anticipation – et n’engendrent aucune augmentation pour les finances publiques :
Ce taux incitatif à 5,5 % est l’outil central à l’amélioration de la performance énergétique des logements. Il est indispensable de le maintenir en l’état. La modification de ses contours, ou sa suppression totale, enverrait un message négatif aux ménages, pour lesquels le coût est le premier facteur décourageant pour entreprendre des travaux énergétiques. Cela contribuerait à en réduire le nombre, et donc à baisser les revenus de l’État et encouragerait un plus grand recours au travail dissimulé.
L’UFME propose quatre actions simples pour poursuivre la dynamique de perfectionnement de la formule réformée de MaPrimeRénov’ :
L’isolation des logements, en améliorant le confort d’été et d’hiver, favorise des économies sur les coûts énergétiques tout en réduisant les émissions de carbone. Elle est gage également de bénéfices pour la santé publique. Dans une approche plus globale des dépenses publiques, il est essentiel de relever que l’investissement dédié à la rénovation énergétique permet de réaliser, dans d’autres domaines, des économies, voire des gains substantiels. Le Baromètre français des bâtiments sains 2024 indique ainsi que :
* Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires – Données 10/2022
** Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires – Données 01/2023
Crédits photos : Charles Marion
« Le projet de loi de finances 2025 est actuellement examiné au Parlement. L’UFME, qui représente la filière des portes et fenêtres, se mobilise pour porter des propositions concrètes afin de massifier les travaux d’amélioration énergétique au sein des logements. L’objectif est d’adapter la politique de soutien à la rénovation énergétique pour être en phase avec la réalité du parc immobilier et produire des résultats à la hauteur des enjeux environnementaux et économiques des logements.
Alors que le pays doit concilier urgence climatique et sérieux budgétaire, l’UFME se place en partenaire et porteur de solutions pour que chaque euro produise un maximum d’effets. Notre filière possède tous les atouts nécessaires pour relever le défi de la transition énergétique et créer le déclic au sein des ménages en leur redonnant confiance : des entreprises de proximité qui connaissent leur métier et le marché, un produit identifié et populaire auprès des ménages, et des pouvoirs publics qui mobilisent des aides.
Ces propositions sont également essentielles pour soutenir l’ensemble de la filière. Nous prévoyons une baisse d’activité de plus de 10 % sur l’année 2024 par rapport à l’année 2023. Pour relancer les marchés de l’amélioration de la performance thermique des logements, l’accélération des opérations de rénovation énergétique est primordiale puisque 75 % des chantiers concerne la rénovation, dont 68 % la rénovation résidentielle.”
Président de l'UFME